LETTRES de Vincent à Théo.

EXTRAITS Lettres à Theo

"Lettres à son frère Théo"Les Cahiers rouges. 1ère édition 1937.

Témoignage d'une existence vouée à la peinture. 4 /

3 / Solitude, difficultés sociales

Sa misère intérieure, l(intransigeance de ses opinions et son exigence intérieure détruisent ses rapports sociaux.

"Un prisonnier qui serait condamné à la solitude et qui ne pourrait plus travailler, sans ressentirait à la longue... Moi aussi, j'ai besoin de relations amicales, affectueuses. Je ne suis pas une fontaine publique ni un réverbère en pierre ou en fer. Je ne puis dons m'en passer, sous peine de vivre, comme tout homme normal et instruit, avec une étrange sensation de vide, avec le sentiment qu'il me manque quelque chose. Je te dis tout cela afin que tu comprennes quel bien ta visite m'a fait."

"J'aurai beaucoup à souffrir, précisemment de certains traits de caractéristiques de ma nature, auxquels je ne peux rien changer."

"On ne m'éblouira pas si facilement qu'on se l'imagine malgré toutes mes erreurs. Je sais trop bien quel but je poursuis et suis trop fermement convaincu que je suis après tout dans la bonne voie lorsque je veux peindre ce que je sens, et que je sens ce que je peins, pour que je me soucie de ce que les autres disent de moi."

"Quant à moi, s'il y avait auprès de moi quelques personnes avec qui on pourrait parler d'art, qui sentiraient... je me sentirais davantage moi -même."

1883 "La Drenthe est superbe, mais y tenir le coup dépend pour moi de plusieurs facteurs ; notamment de ma résistance à la solitude. Je commence tout de même à perdre la tête, mon vieux. C'est que je me trouve aux prises avec un cas de conscience ; je me demande si je ne suis pas une trop lourde charge pour toi si je n'abuse pas de ton amitié en acceptant ton argent, pour une entreprise qui ne sera peut-être pas rentable."

"Il y a des moments où je ne trouve la sérénité que dans la certitude que le malheur ne m'épargnera pas, moi non plus."